Le travail au galop me laisse lui aussi un goût mitigé. Contrairement à la séance précédente le galop à gauche se déroule sans trop de souci, je me sens bien dans ma selle, confortablement assise et Movento ne se désunit pas. A droite, je retrouve mes soucis d’avant. Un galop laborieux, un cheval qui se désunit, et que je n’arrive pas à rassembler. Cela vient de moi, je le sais car Bidouille ne rencontre pas ces difficultés.

Le passage en revue des quelques 700 photos que Claude a prises – gloups, il a eu le doigt tout le temps appuyé sur le déclencheur … - me donnent quelques pistes. Une rène extérieure qui n’est pas assez au contact – mais ça, Eva me l’a tant de fois répété que je pouvais passer à côté – et ma position qui n’est pas fixe. Mes épaules passent encore trop souvent devant, charge l’avant main de Movento et là, tout part en vrille, de ma faute …

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Là aussi, j’ai de jolis sujets de méditation en perspective !

Nous laissons Movento sur un galop à gauche moins mauvais et surtout plus rassemblé que les autres. Mon Loulou a vraiment un  cœur en or. Pas un mouvement d’humeur, rien. J’ai vraiment un cheval extraordinaire. Si seulement je pouvais mieux le monter !

Je suis épuisée, comme à chaque fois. Je découvre encore des muscles que je ne connaissais pas !!! Movento regagne son écurie. Je lui ferai les pieds un peu plus tard. Pour l’heure, Eva me demande si je peux aider à rentrer les chevaux qui sont en paddock pour sortir ceux qui sont encore en box. C’est comme ça que je me retrouve pour la première fois avec Paseo, avec un peu d’appréhension car je sais combien Eva tient à lui. Il ne s’agit pas de faire d’erreur. Mais mis à part un hennissement très sonore à l’égard de Ménina, le petit entier ne bouge pas une oreille. Cela fait plaisir de le voir galoper dans le paddock lorsque je le lache, lui qui il y a quinze jours encore était de nouveau arrêté pour blessure.

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La vie s’écoule doucement à Terre au Soleil. Nous trainons longuement Claude et moi avant de rentrer. Je regarde les deux leçons suivantes dont celle de Delphine et Kheops. Impression qu’ici le temps est suspendu …

J’en profite pour montrer à Eva le robe Flamenco que j’ai achetée. Si je trouve la même, nous pourrions faire la paire – rire !!!

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C’est à regret que nous prenons le chemin du retour.

Comme d’habitude, au fil des kilomètres, je redéroule ma leçon, j’analyse. Claude le sait. Il connait la signification de mes silences de retour. Cela l’amuse de me voir ainsi perdue dans mes pensées pour mieux rebondir la prochaine fois.

Au revoir Movento, au revoir Terre au Soleil, nous revenons le 8 mai, peut être avant si nous pouvons.

Après un temps de repos bien mérité pour Movento, je vois arriver Eva avec une chambrière … ???????

"On va essayer le piaffé" me dit-elle.

Le piaffé ? mais je n’ai jamais demandé cela moi.

Eva pensait que j’avais piaffé avec Enak mais non donc ce sera ma première expérience.

Eva me décrit la position : rétroversion du bassin, épaule en arrière, jambes reculées.

"Non plus que ça le recul des jambes"

Aie ! je viens d’attraper une crampe. Je regarde Eva qui juste à côté de moi me montre le mouvement pendant que j’étire mes pauvres muscles au niveau des jambes.

Lorsque j’en reparle un peu plus tard avec Selim qui lui aussi a rejoint Terre au Soleil pour deux jours, il me dit que ça a également été très douloureux pour lui la première fois. Rassurée ? non. Je me dis juste qu’il va falloir que je trouve des exercices d’assouplissement à faire à la maison entre deux leçons !

On en revient aux explications du piaffé. Bien entendu il va sans dire que tout cela doit se dérouler dans l’impulsion avec un cheval rassemblé.

Je quitte les éperons pour ne pas piquer Movento et nous tentons l’aventure. Lui ne connaît pas l’exercice à la perfection, moi je ne le connais pas du tout. Ca promet ….

Première étape : impulsion et rassembler. Allons y ! mais au moment où il faudrait que mes jambes se placent en arrière, je perds le mouvement en avant. La synchro est difficile L. Nous réessayons un nombre incalculable de fois, Eva pousse derrière avec la chambrière mais le beau gris n’en a strictement rien à faire. Il part en latéral, ne veut plus marcher droit. Cela tourne pour moi à la difficulté insurmontable d’autant que les crampes reprennent. Nous finissons par cesser ce travail. Ce sera pour une autre fois.

Sentiment mi figue mi raisin dans ma tête avec la déception de ne pas y être arrivée mais aussi la joie de voir que Eva m’a fait essayer. Je sais désormais quelles sont des aides du piaffé, avec précision. Nul doute que tout cela va tourner dans ma tête jusqu’à la prochaine fois …

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La météo est clémente et nous sommes en vacances, que demander de plus ?

Nous arrivons gentiment après nos deux heures de route. La voiture finit par connaître le chemin toute seule – sourire.

Movento est au paddock mais il doit s’y sentir tellement bien que monsieur ne daigne même pas faire un pas pour venir me rejoindre. Qu’à cela ne tienne, je vais le chercher et mon loulou se laisser attraper sans souci. Il est même devenu plutôt respectueux à pied. Le travail de Bidouille paye.

Le rituel du nattage se met en place. Movento ferme les yeux et attend que ça se passe, résigné.

Je lui ai amené ce joli tapis bordeaux en pointe. Il est un peu court mais il lui va superbement.

Et quand nous arrivons dans la carrière, tout le monde pousse des cris.

« Wahou, il est beau. Elle s’y croit Mimi »

Suis écroulée de rire. La bonne ambiance est décidemment un leitmotiv à Terre au Soleil.

Eva me rejoint et après un brin de causette nous débutons la leçon.

Tout s’enchaine, contre épaule en dedans sur le petit côté suivi de la diagonale, arrivée en épaule en dedans, puis l’inverse en démarrant d’une épaule en dedans sur le petit côté. C’est loin d’être parfait, mais je prends plaisir à monter.

Certes ma rêne intérieure est encore trop au contact, certes je ne place pas mon poids du corps toujours où il faut et je pense parfois dangereusement mais quel chemin depuis ce mois de février 2008 ….

Les contre changements de mains m’interpellent : l’appuyé à gauche passe, l’appuyé à droite est rebelle. Fichtre ! Qu’à cela ne tienne, toujours sous les conseils d’Eva, on recommence et ça finit plus ou moins bien par passer. J’ai encore une marge de progrès considérable à faire et je me sens toute petite. Humilité Myriam, humilité …

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Le travail au galop se révèlera difficile.

Si mes mains sont fixes au pas et au trot, elles se remettent à bouger au galop et Movento qui apprend en ce moment les changements de main en est certainement tout déboussolé, surtout à gauche où il est le plus souple. Mon anguille de cheval arrive – avec son équilibre incroyable – a galoper désuni sans que cela ne le soucie. On dirait même qu’il le cherche. J’ai beau m’enfoncer dans ma selle, chercher la même position que celle que j’avais au trot, au bout de quelques foulée, Movento me fait rebondir dans ma selle et part dans des pas de danse que je ne connais pas. Cela fait rire Claude et Charlène. Mon dos beaucoup moins …. Je commence à souffrir.

Le galop à droit sera beaucoup plus facile. Movento est moins souple de ce côté-là et probablement mes erreurs de mains ont moins d’effet. Je prends plus de plaisir à me laisser aller de nouveau dans ma selle. Mais le beau gris à du punch et le maintenir dans une allure cadencée sans le désunir me paraît bien difficile.

Nous finissons par un doubler sur la ligne des trois quart et un arrêt sans toucher aux rênes. La fatigue est là, l’arrêt s’est fait en repassant par le trot. Dommage !

Je descends, je sens le bas de mon dos qui chauffe très fort ; je sais que demain sera une journée difficile.

Mon Loulou regagne son box et plonge le nez dans le foin. Il n’a pas l’air de m’en vouloir …

Avant que nous repartions, Charlène sort Paséo en main. Eva est désolée : son cheval s’est encore blessé, lui qui n’a pas arrêté d’enchaîner les pépins. Il est de nouveau au repos alors que tout semblait lui sourire de nouveau. Il n’était pas encore prêt à galoper monté mais la personne qui accompagne Eva dans son évolution avec lui semblait le trouver sur le bon chemin. Quel dommage !

Courage Eva ! Tu vas y arriver et ton joli petit entier se donnera un jour pour le meilleur à partager.

Nous échangeons avec Eva en début de leçon puis le travail commence. Le temps est sympa et je peux enfin remonter dans la carrière. Ca aussi ça fait du bien !

Désormais, les épaules en dedans sont devenues un incontournable de début de séance et tout se déroule bien. Le travail au pas est toujours très gratifiant pour moi.

Travail au trot … je découvre le plaisir ! Movento est arrondi comme jamais il ne l’a été. Bidouille fait vraiment du bon travail avec lui ! Eva me propose le trot enlevé mais je suis si bien, avec un cheval dans l’impulsion, qui monte son dos, se tient tout seul devant que je préfère garder le trot assis. Une pure merveille. Je sens le bas de mon dos se dénouer, le bassin prendre cette position qui permet si bien d’accompagner le cheval et de le garder en avant. Je suis aux anges. Nous enchainons : épaules en dedans, contre épaules en dedans, nez au mur et …. Arrive ce fameux appuyé ! Je me rappelle les conseils de Valérie : tout doit débuter par une épaule en dedans. Houla, le premier essai n’est pas convaincant mais le dernier me laisse un sentiment de gros progrès. Quel dommage que j’ai laissé Movento s’échapper deux foulée avant la fin de la diagonale.

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Joie aussi lorsque je sens les contre changements de main se dérouler correctement (ou presque ….) : appuyé à droite, on redresse, on marche droit, puis appuyé à gauche. Comment exprimer ce que je ressens alors ? sauf à dire peut être que je suis dans un autre monde !

D’autres exercices arrivent, en particulier les fameux revers au milieu du grand côté du manège. Tout n’est qu’une question de poids du corps ; Les aides restent les mêmes, on débute en nez au mur et au milieu du grand côté, le poids du corps change de coté et mon Loulou passe en revers. Pas facile car ce fichu poids du corps reste pour moi un gros handicap. Il faudra que je travaille encore longtemps je crois avant de ne plus y penser !

Movento a gagné une pause avant le travail au galop.

Je suis contente, sur mon petit nuage. Eva me dit que mes mains, sont maintenant en place et fixes, qu’elles ne doivent plus bouger de leur point d’ancrage et que tout n’est qu’une question de doigté ! Une question de doigté …. Voilà la prochaine difficulté : que ce que mes mains demandent ne se voit pas, que tout se passe dans le travail des doigts, leur fermeté ou leur relachement … Vaste programme !