Ces deux journées, nous les avons attendues avec impatience !

Les enfants devaient partir avec leur papa et Claude et moi pouvions enfin envisager un week end à deux. En général, cela ne fait pas « photo » et se termine le plus souvent dans le cocon de Terre au Soleil. Nous n’avons pas dérogé à la règle encore cette fois ci et c’est avec plaisir que nous avons retrouvé toute la petite famille de Fontaine en Dormois.

Arrivées en début d’après midi, pour aller préparer mon joli gris pendant que Eva déjà donnait cours dans la carrière.

Grande première puisque j’ai tenté de natter Movento en intégrant les crins de son toupet dans la tresse. C’est une réussite : le début de natte est bien plus fourni et cela rend beaucoup mieux LOL Mais même au naturel il est beau mon Loulou ….

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De la leçon du samedi il ne me reste qu’un sentiment de grand bonheur. Sous le soleil, Movento et moi nous sommes retrouvés, au sens propre comme au sens figuré. Les épaules en dedans ne provoquent plus cette phobie du début de mes cours. Au contraire, j’essaie de les réussir au mieux car elles sont la base de tout autre travail, en particulier les appuyés.

Haaaaa les appuyés, voici donc mon autre hantise …. Comment expliquer que lors d’un contre changement de main, mon premier appuyé se déroule à peu près correctement alors que la seconde partie de la figure se transforme un une calamiteuse tentative qui échoue le plus souvent ? Mon poids du corps est un traître qui ne se place jamais là où il le faudrait. Alors si mes mains sont plus fixes, si mes doigts commencent à comprendre ce que le mot « jouer » veut dire, ce satané poids n’en fait qu’à sa tête … soupir ….

Et pourtant il y met de la bonne volonté mon beau gris. Mais je me sens parfois ressembler à un vilain petit crapaud sur une boîte d’allumettes ….

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Et cependant, je nage encore dans cet écrin de bonheur que ma procuré le galop. Comme d’habitude depuis quelques séances, j’ai quitté les éperons pour ne pas pincer Movento. Et là, je n’ai pas de mots pour décrire ce que j’ai vécu sauf à dire que c’était un rêve : des départs dans le calme, un galop cadencé, rassemblé (enfin relativement hein, il ne faut pas idéaliser non plus ....), trois cercles successifs qui donnent une pleine sensation d’équilibre. En repassant au pas, je suis aux anges

Et que dire de ces merveilleux allongements qu’il aime tant à développer, qui me font m’enfoncer dans ma selle avec cette sensation d’une ivresse qui me monte à la tête …. Révélation ibériques …. De plus en plus, de plus en plus fort …. Mon corps bat, il est vivant et moi avec !

C’est avec reconnaissance que j’emmène mon beau gris rejoins son box.

Ce cheval est une merveille.

Nul doute que notre histoire sera encore très longue.

Et que dire du travail au galop ? que dire du monde dans lequel il m’a laissée ?

Les dernières séances m’avaient laissé un goût amer à force de tomber dans un galop désuni et de ne pas pouvoir rassembler Movento.

Ce 8 mai, rien de tout ça. Je retire mes éperons comme nous avons convenu de le faire depuis deux séances faute d’avoir une jambe assez fixe et Eva me conseille de demander le départ au galop et tout de suite après de replacer ma jambe à la sangle, en travaillant beaucoup à l’assiette pour que mon beau gris ne casse pas son galop.

Enchantement que le galop que j’ai alors redécouvert.

Pas de changement de pied inopportun, pas de rupture du galop, un cheval relativement rassemblé et moi dans un rêve qui m’évertue à pousser avec mon assiette pour entretenir ce mouvement. Main droite, main gauche, du bonheur, rien que du bonheur !

Mon Loulou gagne le droit de regagner son box mais auparavant ma cavalière de puce le marchera un peu au pas dans la carrière. C’est qu’il ne fallait pas lui prendre sa place à ma gazelle, elle ne l’aurait pas laissée !

Retour en salle de pansage puis au box, perdu dans ma rêverie.

Movento, notre histoire ne fait que commencer. Un jour, tu seras chez nous. Quand tu auras appris la haute école et quand moi je serai capable de te monter correctement ….

Nous passons encore un moment sous les cieux de Terre au Soleil. Delphine monte Enak, le cheval d’Eva et je reste les yeux grands ouverts en voyant ce cheval passager sans sourciller. Voilà de bien jolis souvenirs.

Dans deux semaines, les enfants seront avec leur papa. Nous en profitons Claude et moi pour réserver une nuit auprès de Michel. Je pourrai monter Movento deux jours de suite. Un rêve qui s’annonce …

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Nous avons débuté par des épaules en dedans, mais depuis quelques temps, je n’ai plus la boule qui naissait auparavant au creux de mon ventre en entendant ces mots. Cependant, malgré mes efforts pour me surveiller, ma rêne intérieure est encore trop au contact. Petit à petit les choses viennent mais le chemin est long, très long et je suis loin de maîtriser cette « aspirine de l’équitation » comme la nommait Nuño Oliveira.

Les contre changements de main succèdent aux épaules en dedans et là, à ma surprise, je prends plaisir à les réaliser, du moins je peine moins qu’auparavant. La figure est symétrique, le premier appuyé jusqu’au milieu passe relativement bien mais je dois bien l’admettre, les choses sont bien plus dures sur la seconde partie. Qu’à cela ne tienne, je repartirai cette fois encore avec de nombreuses choses à méditer !

Haaaaaa les appuyés ….. Ils prennent la relève des épaules en dedans …. Entre le mouvement et l’impulsion, je perds la seconde et mon loulou se bloque ! Fichtre !

Je me sens parfois comme une grenouille sur une boîte d’allumettes. Sans doute n’ai-je rien à envier au malheureux amphibien en me tortillant de la sorte sur mon cheval pour « envoyer les épaules avant les hanches » …

Les transitions du nez au mur à l’épaule en dedans me redonnent un peu de confiance, les revers en partant de la contre épaule en dedans me la reprennent – rire !

Mais qu’à cela ne tienne, je me fais immensément plaisir sur cette boule de muscles en pleine puissance.

Nous n’avons pas pu retourner voir Movento avant cette date et mon impatience est grande.

La journée s’annonce fraîche pour ce joli mois de Mai mais après tout, c’est une température tout à fait honorable ce petit 17°C pour monter.

Mon Loulou est seul dans l’écurie et à observer son petit manège et son énervement, cela ne lui plaît pas beaucoup je pense. S’il ne lui avait pas pris l’idée de constater qu’il n’y avait pas d’électricité ans les bandeaux et de s’appuyer dessus pour sortir du paddock, il y serait encore … mais on ne badine pas avec la sécurité des juments, pas question de se retrouver un de plus pour assouvir les désirs de monsieurs – rire !

Il est tout content de ressortir du box pour aller en salle de pansage mais chaque cheval qui passe est un nouveau prétexte pour montrer qu’il est là. Trois fois je dois recommencer ma natte à foce d'encolure qui bouge dans tous les sens … pfffff ces entiers LOL …

Bon nous sommes enfin prêts et nous rejoignons tous les deux la carrière.

Sous l’œil attentif d’Eva, le travail commence par la détente au pas puis au trot. Chaud chaud chaud l’animal ! Chouette !

Cette séance fut un vrai régal. J’ai senti Movento s’arrondir, se rassembler et la sensation d’un boule d’énergie sous moi m’a soudain fait prendre conscience de la puissance qu’il pouvait dégager.

Avec sa stature très baroque, il était vraiment beau mon gris !

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“Le cheval Lusitanien est une production artistique,

le fruit de la sensibilité de ceux qui l’ont imaginé et créé,

de ceux qui n’ont eu de cesse de transformer le rêve du cheval parfait en une réalité”

Paolo Caetano

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