Nous sommes vendredi et pourtant ce sera une journée « Moventesque » … Mon beau gris me manque.

Nous arrivons en début d’après midi à Terre au Soleil. Movento est au paddock et arrache des touffes d’herbes encore bien petites en cette saison.

J’arrête la voiture devant lui avant d’ouvrir les grilles et je l’observe. Monsieur Commence à gratter le sol, soulève un nuage de poussière et très lestement plie les genoux, se laisse tomber sur le côté et se roule avec délectation. Et hop, il fait un tour, passe de droite à gauche, puis un second, on repasse de gauche à droite, le tout avec des petits mouvements de tête et un air de comique que je trouve trognon ! Dommage que je n’ai pas eu l’appareil photo …

Bonjour à Michel et Eva, à Charlène qui est revenue finir son stage, un bisou à Tim qui a une bien petite mine suite à un mauvais rhume attrapé le week end passé, et me voilà prête à aller chercher mon Loulou au paddock.

Monsieur attend gentiment, se laisse rattacher mais je mets les « hola » rapidement lorsque le jeu du "je te mords pour jouer" s’installe. Non mon bonhomme, je ne suis pas un cheval, regarde moi bien, je n’ai que deux jambes ! Donc tu arrêtes !

Trois quarts d’heure pour préparer et Movento sort de la salle de pansage tout beau, natté, et tout guilleret. Il a passé son temps à hennir après les copains avec un cri de poulain. J’en ai éclaté de rire la première fois de l'entendre, lui si costaud, avec une si petite voix.

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Valérie demande par contre à Bidouille de se mettre en selle. Pas facile lorsqu’on a envie d’aller au toilettes, hein Eva ? Rire !

Et pour la première fois, je vais voir mon Loulou dans le travail de ses premiers changements de pieds. Il progresse à pas de géant. J’en suis toute muette …. Et ce n’est pas la phrase de Valérie « En plus, vous allez bien ensemble » qui me sortira de cette douce rêverie.

A bientôt Valérie et …. Merci !

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Je reprends Movento après cette démonstration. Pffffff, il est tout guilleret l’animal !!! La dernière partie de l’heure est dédiée au travail au galop. Nous commençons par le galop à droite. « Quand tu es prête » me dit Valérie. A droite galop, je fais quelques foulée et là j’entends, « stop, repasse au pas ». Je m’enfonce dans ma selle, passe mes épaules derrière et Je reprends le pas pour écouter Valérie.

- Tu as vu où sont tes fesses ?

- « …… »

- Quarante centimètre au dessus de la selle !

- Ha bon ? c’est vrai que j’ai la sensation de rebondir un peu …

Et Valérie de reprendre

- Tu as senti lorsque tu es repassée au pas, le liant que tu as mis ?

- Ho oui, sur que j’ai senti, c’était même bien plus agréable pour mon dos

- Alors c’est comme ça que tu dois galoper, avec la même position que celle que tu as prise pour t’arrêter. Tu ne dois pas décoller de ta selle. Mais avant, on retire les éperons car à chaque foulée, comme tu as les pieds qui se tournent vers l’extérieur, tu le piques et ça le fait réagir.

 OK, on enlève les petits bouts de métal et on reprend. A groite galop…. Raté, il est parti à faux ! Valérie éclate de rire et félicite Bidouille de l’avoir si bien mis, si bien équilibré pour qu’il puisse ainsi partir à juste ou à faux, c’est selon. On reprend. Galop à droite sur la fin du cercle, bien assise dans ma selle, le bassin en accompagnement, les épaules légèrement en arrière et …. C’est un véritable bonheur. Le confort d’un fauteuil à bascule et le calme d’un grand cheval gris qui déroule son galop d’abord sur un cercle, puis sur tout le tour du manège, avant de revenir sur un cercle pour repasser au pas. Que du bonheur !

Changement de main et même travail à gauche. Même péripétie d’un départ à faux, re félicitation de Bidouille au passage – rire – et tout se déroule de nouveau sur du velour. Galop régulier, moi bien dans ma selle, pas de rupture de galop comme je pouvais en provoquer avec mes éperons. Sensation de bien être… Je repasse mon loulou au pas et Valérie me demande si on arrête là-dessus. Ho que oui, la sensation était tellement belle qu’il serait dommage pour moi et préjudiciable pour lui de demander plus, du moins avec la piètre cavalière que je suis.

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La demande de Valérie se fait alors différente. A partir d’une épaule en dedans dans un coin, elle me demande de ne rien changer et de partir en appuyé sur la diagonale. Haaaaaa les appuyés, seconds démons qui pointent le bout de leur nez … Noonnnn, pas les hanches devant les épaules …. Inlassablement, avec douceur et fermeté, Valérie me reprend. Quelques pas à peu près correctement réalisés et elle félicite. Concentration, j’ai envie d’y arriver mais vraiment je sens encore une fois tout le travail qu’il reste sans cesse à parcourir. Movento, mon cheval d’humilité …

C’est aussi sans compter ces cercles qui se "patatoïdisent" et qu’il me faut reprendre, cette direction que je perds quand mon regard se fixe sur Valérie qui m’explique un mouvement. Cette première demi heure est riche d’enseignements pour moi.

Valérie me propose alors de monter mon beau gris, pour que je puisse voir les mouvements, ses demandes, les réactions du cheval. C’est avec joie que je mets pied à terre pour la regarder travailler. A peine le changement de cavalier est il effectué que Movento change lui aussi. Valérie fait corps avec lui, ses mains sont d’un immobilisme que me font me demander comment elle arrive à faire toutes ces figures sous mes yeux. C’est son bassin, son poids du corps, qui ont rejoint Movento, qui exécutent la demande. Une beauté ! Mon cheval est aérien, relevé, en avant et nous fait des déplacements et des croisements extraordinaires ! j’en reste pantoise ! Valérie femme centaure …

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Début de détente au pas et au trot, petite conversation pour savoir ce que je pense de mon cheval (suis tellement gâteuse devant ma boule de poils gris que je serai bien en mal de dire que je regrette son arrivée dans la famille … mais Valérie acquiesce quand je lui dis qu’il aurait mieux valu pour lui que Bidouille le travaille pour peaufiner son dressage avant que moi je le monte et que je sème le doute dans sa tête avec mes demandes parfois un peu floues …).

Détente sympa, bonne impulsion au trot, je suis contente, j’ai un cheval qui a de l’allant et qui avance bien. Chouette ;-) Le temps de souffler et les choses sérieuses commencent … par une épaule en dedans ! Argh ! Même pas je n’avais envisagé de commencer de la sorte moi qui redoute à chaque fois cette étape, à force de ne les réussir qu’une fois sur trois. Et là, comme par enchantement, sans que je sache le pourquoi du comment, ça passe sans douleur. Quel bonheur ! Même au pas, j’y suis arrivée, sur une longueur entière puis sur tout le petit côté, sans – me semble t’il - faire autre chose que les fois précédentes, mais sans doute si, y a-t-il ce petit quelque chose de différent dont je ne me suis pas rendue compte. Nous travaillons également les nez au mur mais là Valérie m’arrête : de la douceur …. Ne pas demander de manière brusque (j’ai fait ça moi ??????) mais tout en enchainement, sans brusquerie et surtout, préparer, préparer et encore préparer mon mouvement dans le tournant, envoyer les épaules en premier (combien de fois l’aurais je entendu cette phrase ….).

Valérie m’arrête soudain de nouveau :

-          arrête de bouger comme ça sur ta selle ! demande lui d’avancer en le réveillent – tac tac tac – mais arrête de pousser comme ça avec le corps.

Soit, on va essayer … Nouvelle remise en question pour moi mais ce ne sera pas ni la première, ni la dernière donc …

Les épaules en dedans s’enchainent, à main droite, à main gauche, toujours avec cette sensation de plus grande facilité. Quel bonheur ! Aurais-je eu le déclic ?.....

Valérie me reprend de nouveau :

-          descends ta jambe, ne la crispe pas autour du corps du cheval quand tu demandes quelque chose. Détend là

Mais là encore dieu que c’est difficile. De manière insidieuse, la jambe rebelle remonte, vient adhérer aux corps du cheval, cherche à l’épouser … Pffffffff … Encore une chose qu’il va falloir revoir, travailler, corriger …

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