Repos cinq minutes Movento, tu l’as bien mérité !!! J

J’en profite pour retirer mes éperons avant de préparer le travail au galop.

Et là, je crois que si j’avais pu le broyer, je l’aurais fait …. Si si si !

Pas réussi à travailler dans le calme, rassemblé, rien ! Monsieur avait décidé de faire suer le monde et moi en tout premier lieu, me prenait la main sur les longueurs sans que je puisse reprendre. Une catastrophe dans ma tête.

A un tel point qu’Eva profitant d’un arrêt s’approche de moi et me montre : reprendre vers le haut, en étant très ferme dans le mouvement, de manière à ce qu’il comprenne, qu’il respecte le contrat. Jamais de mouvement des mains vers le bassin, toujours vers le haut, pour asseoir Movento, le forcer à reporter sa masse sur l’arrière, et tout de suite après rendre.

Prendre et rendre … combien de fois ai-je entendu cette phrase, combien de fois tourne t’elle dans ma tête, je ne saurai le dire.

Eva m’expliquera plus tard. Certes, prendre et rendre avec les doigts, quand tout se passe bien, dans la douceur. Mais malgré son nom « d’équitation légère », il est des fois où il faut une demande beaucoup plus ferme sinon le cheval s’appuie et on rentre dans rapport de force où le cavalier est rarement gagnant.

J’enregistre, nous reprenons le travail au galop.

Et Movento reprend ses âneries !!!!! Sauf que me rappelant du conseil d’Eva, mes mains se lèvent et le rappellent à l’ordre une fraction de seconde. Et dans l’instant qui suit, sans doute surpris de cette action, Movento me fait un « stop » très bref dans son galop, le temps de repasser son poids sur l’arrière main. Le quart de tour qui suit est un véritable enchantement : galop cadencé, rassemblé, rien dans les mains, je suis assise dans ma selle, la tête dans les nuages.

Mais ce souvenir a bien du mal à estomper les images du laborieux travail au galop qui a précédé.

Je rentre mon beau gris sous la pluie, vite, vite, vite ….

Brossage, gratouilles et retour au box le nez dans le foin …. Enfin doit-il se dire !

Nous finissons l’après autour d’un café avec Eva et Charlène. Longue discussion sur le contexte, retour sur Caval Gala. Michel est de retour de l’école avec les enfants et nous n’avons pas vu le temps passer.

Ce soir là, nous avons eu deux heures de retard sur l’horaire prévu …

Je revois normalement Movento le samedi suivant. Espérons que j’aurais moins de souvenirs en demi teinte à effacer.

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Reprise du contact, rassemblé, nous engageons le travail des contre épaules en dedans, épaules en dedans et nez au mur au pas. Le plus difficile pour moi à ce stade reste le revers, passage du nez au mur à l’épaule en dedans juste par déplacement du poids du cavalier. Nous finissons par y arriver mais à chaque fois Movento termine son épaule en dedans éloigné de la piste et je dois m’enfoncer dans ma selle et ramener progressivement les postérieurs vers le mur.

Eva me demande alors de doubler et de partir ensuite, à partir du milieu du manège en appuyé à droite. Rien qu’à entendre ce mot, je me sens changer. Cette figure me bloque, je le sais. Et pourtant ce jour, je ne sais pourquoi, ce n’est pas l’appuyé qui me fera souffrir. Certes ce n’est pas une réussite dès le départ, mais lorsqu’au détour d’une demande à partir du coin et sur la diagonale, sur la sollicitation d’Eva à tourner  mes épaules vers le mur, je sens mon grisou se déplacer latéralement, c’est un moment d’étonnement d’abord puis de joie. L’appuyé suivant sur la diagonale me le confirmera : je suis en passe d’y arriver ! Il faut que je pense à placer mes épaules correctement, à vaincre ce mouvement contre nature qui me pousse inconsciemment à tourner les épaules dans le sens opposé, ce qui bloque le déplacement de Movento.

Nous entamons ensuite le travail au trot.

Et là, je découvre d’autres enchainements. Eva me demande des allongements sur la diagonale, chose que Movento adore au plus au point, mais tout de suite après, en arrivant dans le coin, de préparer (et accessoirement de réussir LOL) une épaule en dedans.

Ceci a pour but de conduire Movento à enchainer des mouvements complémentaires, l’un allant dans le sens de l’amplitude – l’allongement – et l’autre demandant un cheval rassemblé, avec un travail sur deux pistes, le tout en gardant un port de tête identique, haut, soutenu, sans creuser son dos.

Si les allongements au trot ont ma faveur – miam, j’adore cette sensation ... – le mur arrive très vite et je n’ai que peu de temps pour savourer l’amplitude de mon cheval. Il me faut déjà reprendre et anticiper l’épaule en dedans. Exercice difficile mais très sympathique.

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Le temps de recaler les détecteurs et on commence à travailler sous la conduite d’Eva.

Premier travail de mobilisation des hanches sur un cercle. Movento doit chasser les postérieurs vers l’extérieur tout en laissant les épaules sur le cercle. Je dois avouer que le mois durant lequel je ne l’ai pas monté a laissé des séquelles. Difficile pour moi de retrouver des aides efficaces. Mais dès qu’elles le sont quel plaisir de sentir l’arrière main du grisou qui se déplace alors vers l’extérieur.

Inversion pour la phase suivante : il s’agit de partir en nez au mur et de finir le cercle dans la même position, avec les hanches à l’intérieur du cercle. Pfffffff, mais pourquoi ce fichu mur n’est il plus devant moi pour m’aider ?????? Haaaaaaaaaa, horreur, je suis sur un cercle, c’est vrai !!! Et hop, j’oublie le soutien de ma rêne extérieure et mon Loulou m’échappe. On recommence, une fois, deux fois, trois fois. Et à chaque fois, j’éprouve le même bonheur en fin de cercle à retrouver le mur comme rail de sécurité.

J’ai l’impression de retomber plusieurs mois auparavant, sensation d’une grosse régression.

Quelle école d’humilité cette équitation …

Afin de détendre Movento, nous enchainons sur des flexions à droite et à gauche. Mon grisou a toujours un côté plus difficile que l’autre et c’est toujours très compliqué de le garder droit mais on finit par y arriver …. Un peu !!!!!!!

Il a bien gagné le droit d’étendre son encolure en marchant avant de passer à autre chose.

Mais je le sens en opposition, peu disposé à donner le meilleur de lui-même.

La suite me le confirmera !

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La journée s’annonce belle avec les 25°C qui s’affichent au thermomètre de la voiture lorsque nous partons. C’est la dernière journée de congés d’une semaine qui fut décidemment trop courte, les enfants sont encore à l’école et au collège, nous profitons donc au maximum de ces instants.

Notre optimisme s’amenuise cependant au fil des kilomètres lorsque nous rencontrons un temps orageux qui laisse présager que le manège sera le bienvenu pour nous abriter …

Arrivée à Terre au Soleil … Nous croisons Eva et Charlène.

La fatigue est là, bien présente dans leurs yeux après la manifestation Caval Gala organisée le dimanche précédent. Nous n’avons pas pu être des leurs, un événement d’importance a entièrement occupé notre week end : le mariage de la fille de Claude.

Je vais chercher mon gris qui s’impatiente dans la paddock. Les autres chevaux ont été rentrés et il n’aime pas la solitude visiblement. Direction la salle de pansage, je le sens interloqué. « Comment, on ne va pas manger ? On va au boulot ? Pffff ». Et durant l’heure de travail qui a suivi, Monsieur m’a bien fait sentir son désaccord. Nous avons plutôt bataillé qu’été complices dans le travail hélas. Il est de jours comme ça …

Allez, soyons optimiste malgré les gros nuages gris qui parsèment le ciel et les éclairs qui croisent l’épée un peu plus loin, je commence la détente dans la carrière. Ce ne sera que de courte durée et les premières gouttes nous ferons vite rejoindre le manège. Claude vient de passer son premier examen d’arroseur de sol avec un franc succès. La piste et belle LOL

Mais, rhoooooo qu’on se sent à l’étroit là bas …

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La journée s’écoule.

Je natte Obrigada la jument d’Eva avant qu’elle ne la monte.

Cette crinière est un plaisir si on la compare à celle de Movento. Quelle tenue pendant le travail !

Puis ce sera au tour de Paseo et là …consternation !!!! Sa crinière tombe à droite et je me retrouve bien empotée pour débuter ma tresse. Il faut que j’inverse tout mes mouvements mais bon, on finit par y arriver. Eva me confirme que le côté sur lequel tombe la crinière est celui autour duquel le poulain s’est enroulé dans le ventre de sa mère. Paseo se révèle donc être droitié ….

Détente en longe, travail à pied avant de le monter.

Eva est tendue. Elle a tant vécu de déboire avec son cheval que le fait de le remonter aujourd’hui la place sur ses gardes. Elle est attentive au moindre des mouvements du jeune entier. A la première erreur tout peut basculer. Un silence pesant envahit la carrière, nous observons religieusement.

Dans les dernières minutes nous sentons la tension se résorber peu à peu. Eva est plus sereine, moins contractée et la fin de sa séance se traduira par un grand sourire lorsqu’elle mettra pied à terre.

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Soirée barbecue et nuit dans le studio aux couleurs chaudes du Sud de l’Europe, nous voilà prêts pour repartir de bon pied dimanche matin.

C’est sans compter la fatigue accumulée de la veille hélas …

La leçon avec Movento se révèlera être beaucoup plus laborieuse que la veille. Seule consolation – je ne sais pourquoi – les appuyés qui subitement passent mieux.

Soupir …

Movento rejoindra ensuite son paddock parsemé de fleurs jaunes où je me suis attardée pour prendre quelques photos de lui en liberté. J’aime aussi ces instants passés à ses côtés, juste à l’observer, à chercher le clicher sympathique qui sortira de l’ordinaire.

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Comme à chaque fois, il m’est difficile de repartir.

D’autant que – je vais l’apprendre un peu plus tard – la date que nous avions fixée avec Eva se trouve reportée du fait d’une représentation.

Notre prochaine rencontre aura donc lieu le 26 juin.

A bientôt Movento …..